KÉRATOCÔNE

CROSS LINKING

LE CROSS-LINKING consiste à imbiber la cornée avec de la vitamine B2 puis à éclairer la cornée avec des ultra-violets provenant d’une lampe spécifique parfaitement calibrée (370 nm).
 Le traitement princeps (inventé par Teo Seiler et ses collaborateurs) dure une heure, se fait sous anesthésie locale (par collyres). Il est indolore.
Il consiste à imbiber la cornée avec une goutte de vitamine B2 toutes les minutes pendant 30 minutes, puis après avoir contrôlé la calibration et la bonne position de la lampe à UV, à éclairer la cornée pendant 30 minutes avec des rayons UV (3 mW/cm2). Toutes les 5 minutes, un contrôle de la focalisation de la lampe est fait et une goutte de vitamine B2 est instillée (soit 6 phases de 5 minutes).
Il se produit une réaction photochimique entre les fibres de collagène qui se soudent entre elles ce qui consolide la partie antérieure de la cornée sur une profondeur de 200 µ environ.
La cornée doit avoir une épaisseur minimale de plus de 400 µ pour pouvoir bénéficier de ce traitement.
Pour avoir une bonne pénétration de la vitamine B2, on enlève l’épithélium de la cornée.
C’est la technique initiale la plus efficace.
Elle a néanmoins l’inconvénient d’être un peu douloureuse pendant 2 à 3 jours, le temps de la cicatrisation de l’épithélium.
Un traitement antidouleur atténue en général bien l’inconfort des suites opératoires.
La stabilisation de la cornée est obtenue à 5 ans dans 80 % des cas environ.

■ Variante 1 de la technique :
Lorsque la cornée a une épaisseur inférieure à 400 µ mais supérieure à 350 µ, on peut faire quand même un cross-linking en utilisant le RICROLIN TE (trans-épithélial) qui pénètre dans la cornée sans désépithélialisation de la cornée.
Cette technique est moins efficace (environ 60% de stabilisation à 5 ans) que la technique princeps mais présente l’intérêt de pouvoir traiter des cornées qui ne pourraient pas être traitée selon la technique princeps en raison de l’épaisseur insuffisante de la cornée.
Elle n’est pas douloureuse en post-opératoire car on n’enlève pas l’épithélium de la cornée.

■ Variante 2 de la technique :
Le but est de diminuer la durée du traitement.
De nouvelles machines existent dont l’énergie est plus forte (9 mW/Cm2) ce qui diminue le temps d’exposition à 9 minutes au lieu de 30 minutes après une imbibition de la cornée de 20 minutes soit une durée totale de 29 minutes au lieu de 1 heure.
■ Variante 3 de la technique :
Une autre machine dont l’énergie est plus forte (30 mW/cm2) existe qui permet une durée d’exposition aux UV de 3 minutes.
■ Variante 4 de la technique :
L’autre façon de diminuer la durée du traitement est d’accélérer le temps de pénétration de la vitamine B2 dans la cornée.
C’est maintenant possible avec l’ Iontophorèse qui accélère le passage de la vitamine dans la cornée. La cornée est suffisamment imbibée par la vitamine B2 pour pouvoir commencer le traitement UV après 10 minutes.
La pénétration de la vitamine se fait à travers l’épithélium que l’on n’enlève pas.
Les suites opératoires sont donc plus confortables et sans douleur.

Le but du Cross-Linking est de consolider la cornée et d’arrêter l’aggravation du kératocône avec augmentation de la myopie et de l’astigmatisme.
Il doit être fait rapidement dès que l’on est certain que le kératocône évolue et ce d’autant plus que le patient est jeune, avant que l’acuité visuelle ne soit trop altérée (on est alors au stade des anneaux intra-cornéens).
Le meilleur moment pour faire le Cross-linking est quand le patient a encore une acuité visuelle de 10/10 avec ses lunettes mais a un kératocône évolutif prouvé par les topographies cornéennes.

Les complications sont très rares.
Quelques cas de cicatrices trop marquées ont été décrites (Haze profond) qui disparaissent en quelques mois.
Les résultats sont obtenus entre un et six mois.
Le cross-linking a été inventé il y a 8 ans et a fait ses preuves de son efficacité à court et moyen terme.
Des études sont en cours pour évaluer la stabilité des résultats à long terme.

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